tout joyeux, et après quelques paroles de compliments à l’adresse des deux jeunes gens dont il semblait fier, il les invita à une partie de plaisir sur l’île, le jeudi de la même semaine. On fut tout heureux, le départ fut cordial.
— Comment la trouves-tu, Georges ?
— Admirable, mon cher.
— Et toi ?
— Moi aussi.
— C’est heureux que nous soyons si bien reçus, n’est-ce pas, Mélas ?
— Oui, George. J’en connais toute l’importance. M. le Notaire est un homme rangé, il peut nous faire du bien. Nous ne débutons pas mal dans le monde, George ?
— Il n’est pas donné à tout le monde de faire ses études, Mélas ; c’est bien le moins qu’on sache récompenser le mérite des études en nous donnant certaines marques d’estime.
— Des marques d’estime, George ? tu n’as pas à te plaindre pour ce soir.
Les deux jeunes gens allaient se séparer, quand ces paroles longtemps méditées, tombèrent des lèvres de Mélas qui en resta tout interdit.
— Aurais-tu à te plaindre, Mélas, toi mon ami ? Tu as été reçu comme moi. On a été empressé pour toi ; même tu as eu les prémices en tout ; Mlle Alexandrine n’a-t-elle pas été la plus aimable des créatures avec toi dès le début de notre soirée ?
— Voyons, George, ne prends pas la mouche si