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Page:Gavarni - Grandville - Le Diable à Paris, tome 2.djvu/12

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gon auprès duquel pâlissent ceux des poëtes anciens : c’était le reptile volant, qui avait un grand bec d’oiseau, une gueule de crocodile, un corps de lézard, avec des ailes énormes de chauve-souris et une queue de baleine il pouvait nager, voler, ramper, se suspendre aux rochers par ses mains, s’asseoir sur ses pieds de derrière, poursuivre en l’air les insectes dont il se nourrissait et dont on trouve les débris dans son corps. Et voilà les habitants de Paris il y a quelques milliers d’années !

Reptiles, Poissons Crustacés, Mollusques antédiluviens.
a. Diverses espèces d’Ichthyosaurus. b. Plésiosaurus. c. Ptérodactyles.


Qui pourrait croire que les successeurs de ces monstres aux yeux fascinateurs sont ces filles d’Ève que vous voyez glisser près de vous, avec leurs regards pleins de séductions, leurs larmes… (ne dit-on pas des larmes de crocodile ?) et qui, en lisant cette page, vont répondre à l’imagination crédule des géologues par un de leurs sourires parisiens ? Quant aux habitudes rampantes des créatures de cette époque antédiluvienne, il paraîtrait qu’il en est resté quelque chose après le déluge ; et rien n’est moins rare que les êtres actuels qui peuvent dire tour à tour comme le reptile volant

Je suis oiseau, voyez mes ailes !
Je suis souris, vivent les rats !