Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/136

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veu. Il fallut bien recevoir leurs embrassemens. Je fus très-émue, Léon le parut aussi. Ils montèrent dans leur chaise de poste et disparurent.

L’espoir de le revoir, qu’il ne m’avait donné qu’en partant diminuait le mérite de la conduite stoïque dont je me parai ce jour-là. Je voulus braver la douleur, et je parus même assez gaie toute la soirée, ce qui enchanta Adrien et sa sœur ; mais je payai cette audace, dès le lendemain. Le jour ramena avec lui la tristesse et la solitude ; il me semblait que tout le monde était parti, parce que Léon n’était plus là. Combien je me reprochais de m’occuper trop vivement d’une personne que je connaissais si peu ! Il y avait tout au plus deux mois d’écoulés