Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/137

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depuis son arrivée, et je le regrettais, comme si je l’avais vu depuis long-temps. Il est vrai que je la connaissais beaucoup par sa correspondance avec sa tante. D’ailleurs, à la campagne, on a bien plus d’occasion de se voir, on y fait mieux connaissance ; nulle distraction ne vient vous détourner d’une idée unique, vous y pensez tout à votre aise. Dans un village, les visites sont très-fréquentes, et se renouvellent plusieurs fois dans la journée. Il faut alors calculer le temps, non par sa durée, mais par son emploi, et convenir que, dans ces deux mois, ayant vu si souvent Léon, ce court espace répondait à plusieurs années d’habitude de le voir.

Il me fut très-facile d’apercevoir la satisfaction d’Adrien après le dé-