Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/144

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serra la lettre sans nous la lire. Mon oncle, qui était présent, complimenta beaucoup sa voisine sur le beau voyage qu’allait faire son neveu, et moi je ne levai seulement pas les yeux, car Adrien était là, et je continuai d’effeuiller une rose de l’air le plus indifférent. Je me flattais que madame de Genissieux me ferait lire cette lettre quand nous serions seules, comme elle m’avait montré toutes les autres. Le moment ne tarda pas à venir, et elle ne me parla de rien. Il fallut donc attendre la lettre annoncée.

Les soins d’Henriette allaient souvent beaucoup plus loin que je n’aurais voulu : elle ne cessait de me faire de beaux sermons, et de me répéter que mon sort était fixé par mon oncle ; qu’Adrien m’aimait