Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/161

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heure dans ma chambre. « Pourquoi, me dit-elle sans détour, ne m’avez-vous point parlé de cette lettre du baron ? Nous étions d’accord, ma chère Albertine, que vous l’oublieriez. Ah ! je le vois, cette sérénité, dont j’attribuais le retour à mes conseils, est due à une lettre de celui qui vous occupe sans cesse ! Mais enfin que dit-il donc à sa tante qui doive tant nous affliger ? Quelques mots galans ou insignifians que vous prenez pour de la passion. Ah ! vous m’avez trompée ! Je voulais être votre ange tutélaire ; mais, voilà qui est fini, je vous abandonne à votre mauvais génie, et Dieu sait ce qui en arrivera. » Je la suppliai de me conserver son amitié préservatrice ; j’avouai, comme un enfant, qu’en effet cette lettre ne contenait au-