Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/20

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plusieurs personnes. C’étaient pour la plupart des chasseurs du voisinage, gens riches et aimant la bonne chère.

La conversation était si vive et si bruyante, qu’on s’aperçut à peine de mon arrivée. Tout le monde parlait du projet de mon frère : il était si jeune, il avait tant besoin de son oncle, que chacun pariait qu’il sacrifierait un goût léger à la tendresse qu’il devait à un si bon parent. Je pensais tout-à-fait de même, et ne trouvais rien de si facile que d’obéir. Mon oncle seul en doutait ; il s’y connaissait bien.

Huit jours après, nous apprîmes que mon frère venait d’épouser mademoiselle S***, fille unique d’un officier mort au service du roi. Elle vivait avec sa mère dans la plus