Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grande obscurité, sans fortune, et l’on ajoutait, sans espérance d’en avoir.

Il fut donc alors bien prouvé que mon frère venait de faire la plus grande extravagance ; qu’il avait manqué à tous les procédés envers son oncle, et qu’il méritait d’en être oublié à jamais. Je sentais la justesse de ce raisonnement : cependant mon amitié pour mon malheureux frère n’en était pas moins vive ; et, sans oser encore parler pour lui, je me croyais placée là par le ciel pour le protéger quand l’occasion s’en présenterait. Je me regardais comme chargée de ses intérêts ; et ma pitié, ma sollicitude, me semblaient être ses dieux domestiques, ses protecteurs veillant sur son avenir.

La nouvelle de ce fatal mariage