Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fauts, je trouve qu’il leur manque quelque chose. Quelle prévention ! direz-vous : mais, mon cher ami, sans elle, il n’y a point de véritable attachement.

Je reviens à l’effet que produit ce pays-ci sur ceux qui savent l’apprécier. On y voit plus ce qui a été que ce qui est. Le passé est ici la richesse du présent ; d’un côté, vous ne marchez que sur les débris de la plus fameuse république du monde ; de l’autre, vous ne voyez que les Néron, les Vespasien, les Trajan, et le reste des monumens de leur grandeur. Cette dévastation porte à l’ame je ne sais quoi de triste, qui nous prouve trop que tout est périssable ; et, plein d’idées gigantesques, vous rentrez le cœur serré dans un hôtel mal garni qui atteste à son