Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/203

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tour que tout dégénère ici-bas. Je le répète, les Romains d’aujourd’hui ne sont occupés que de ce qu’ils ont été et se soucient peu de ce qu’ils sont. Leurs maisons, leurs palais sont vastes et incommodes. Leurs spectacles sont bâtis pour faire briller le théâtre et non les spectateurs plongés dans l’obscurité, hors les jours d’illumination, où les bougies éblouissent de toute part. Leur musique, vous le savez, est admirable, les Romains la sentent bien. Le public de Rome est le juge le plus difficile de toute l’Italie, les chanteurs le redoutent beaucoup. Sa manière de faire justice d’un mauvais chanteur est de chanter son rôle entier avec lui. Dès qu’il paraît vous voyez le parterre entonner l’air, et suivre le pauvre malheureux dont la voix est