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tuel dont il n’entendit pas un mot ; le curé du Pecq répondit pour le malade, et tout se passa bien. L’auteur de l’Exposition fut inhumé en terre sainte, et on lui fit à Paris, malgré Beaumont, deux services solennels, l’un à saint Yves, et l’autre à saint Gervais.

L’affaire Mésenguy ne rendit pas meilleure la situation des Jésuites, et elle eut pour effet d’encourager ceux qui tenaient pour la très judicieuse loi du silence. Ce n’est pas comme auteurs responsables de la Bulle de Clément XI et du Bref de Clément XIII que les Jésuites ont été supprimés. Les luttes du Parlement contre le clergé ont pris à dater de 1761 un autre caractère. C’est à peine s’il est question de la Bulle dans les remontrances de 1766, relatives surtout aux droits réciproques de l’Église et de l’État et à la question de l’infaillibilité pontificale. En 1768, lorsque Clément XIII osa se déclarer souverain du duché de Parme, Louis XV supprima le Bref du 26 février, et il en exigea même le retrait. Sur le refus du Saint-Père, il fit occuper Avignon et le comtat Venaissin. « Cet acte d’énergie, dit un historien du Parlement de Paris, reçut en France une approbation unanime. C’était là une nouvelle preuve que les querelles religieuses étaient bien finies[1]. Les affaires de Bretagne et le procès d’Aiguillon n’ont pour ainsi dire rien à voir avec les questions religieuses du temps ; et enfin le coup d’État de 1771 et la constitution du Parlement Maupeou sont du domaine exclusif de la politique intérieure.

Il en fut de même sous Louis XVI, qui voulait absolument faire respecter la loi du silence, et jusqu’à la Révolution. Lorsque l’intraitable Beaumont,

  1. Glasson, tome II, p. 302.