Si l’on en croyait les principaux historiens de la Révolution française, le rôle du jansénisme en 1789 et depuis se réduirait à bien peu de chose. « Rien ne parait moins préoccuper les électeurs en 1789 que la question du jansénisme », dit M. l’abbé Sicard dans ses très remarquables études sur les Évêques avant la Révolution mais quelques lignes plus bas M. Sicard dit en propres termes : « Laissez la Constituante, une fois sortie des discussions orageuses qui marquent son début et du vote de ses grandes lois d’État, aborder la constitution civile du clergé, l’inspiration janséniste va présider à l’organisation de la nouvelle Église. Camus triomphera de Louis XIV ; le comité ecclésiastique vengera les cendres de Port-Royal, et les législateurs jansénistes qui ont tant parlé de rendre au clergé l’organisation de la primitive Église la ramèneront en effet au martyre[1]. » Ces deux affirmations de l’éminent historien semblent contradictoires, et
- ↑ L’Ancien Clergé de France. Les évêques avant la Révolution, p. 421. En 1842, dans une lettre pastorale du 18 mars en faveur de l’Église d’Espagne, l’archevêque de Paris, Affre, disait en propres termes : « Il y a un demi-siècle, les disciples de Port-Royal, bien