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des églisiers, soutaniers ou prêtres de paroisse de Paris (123 p. in 8°). Ce n’est pas du tout, comme on l’a cru. « le cahier de la secte janséniste, » car ces doléances, dont l’allure est parfois très vive, ont été adressées à l’Assemblée nationale dans les derniers jours de l’année 1789. Elles ont été utilisées par quelques-uns de nos contemporains, et on les a réimprimées plusieurs fois[1].

Le 15 et le 22 mai, les Nouvelles ecclésiastiques faisaient connaître à leurs lecteurs un ouvrage qui touchait à l’histoire du jansénisme, l’oraison funèbre de l’abbé de l’Epée par l’abbé Fauchet. Elle est bien curieuse, cette oraison funèbre prononcée le 23 février 1790, à Saint-Étienne-du-Mont, par le futur girondin Claude Fauchet, alors prédicateur du roi, avec la permission de l’archevêque de Paris, Juigné, à la prière de la commune de Paris et en présence des magistrats municipaux[2] et d’une députation de l’Assemblée nationale. Charles Michel de l’Épée, prêtre et avocat au Parlement, était mort à Paris le 23 décembre 1789. IL était franchement janséniste, appelant et réappelant, et Claude Fauchet ne se fit pas faute de le dire il insista sur ce fait que l’abbé de l’Épée devint prêtre grâce à l’évêque de Troyes, Bossuet, « qui accueillait avec empressement les hommes d’une piété sévère bannis des autres diocèses ». Il osa dire en chaire que Michel de l’Épée « entretenait des relations intimes avec le vénérable Soanen », et qu’il remit entre ses mains son acte d’appel de la Bulle Unigenitus. « Enfin,

  1. Cf. Chassin. Les élections et les cahiers de Paris en 1789, t. II, p. 91. — Léon Séché : Les derniers jansénistes, tome I, p. 170 et 275.
  2. Imprimé par ordre de l’assemblée générale des représentants de la commune, 51 p. in-8o.