Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/150

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Adrien Le Paige, Camus, Larrière, l’abbé Grégoire, Durand de Maillane ; au nombre de ses adversaires irréconciliables figuraient l’avocat Maultrot, l’abbé Jabineau, Vauvilliers, l’abbé Mey, Louis Silvy, les bénédictins Deforis et Coniac, et une infinité d’autres. L’ancien doctrinaire Jabineau, homme de beaucoup d’esprit et d’une imagination très vive, prit la tête du mouvement, et dès le 15 septembre 1791 il publia des Contre-Nouvelles ecclésiastiques analogues à certains égards à celles qu’avait fait paraître jadis le jésuite Patouillet. Imprimées dans le même format que les autres, elles paraissaient comme elles tous les huit jours, mais les numéros avaient en général quatre pages au lieu de huit. Ils étaient intitulés : Nouvelles Ecclésiastiques, ou Mémoires pour servir à l’histoire de la constitution prétendue civile du clergé. Le numéro du 15 septembre est une déclaration de guerre contre « une poignée de gens qui croient trouver un remède aux maux de l’Église dans le renversement de sa hiérarchie et de sa discipline. » Jabineau, qui ne se faisait pas connaître, voulait surtout, disait-il, « désavouer le téméraire Nouvelliste qui osait se couvrir du nom et des livrées des défenseurs de la Vérité pour la livrer à ses ennemis ». C’était bel et bien une guerre à mort de janséniste à janséniste. Les Contre-Nouvelles parurent ainsi jusqu’au 4 août 1792 ; c’est un ensemble d’environ quarante numéros dont quelques-uns, et notamment celui du 31 décembre 1791, sont des pamphlets d’une extrême violence. Le Nouvelliste répliqua dès le 22 novembre, avec modération d’abord, et la lutte, devenue très passionnée, ne cessa qu’à la mort de Jabineau, survenue en juillet 1792. Six mois plus tard, le 6 février 1793, les Nouvelles, qu’il avait si vivement combattues, lui consacraient une notice nécrologi-