Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/151

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que et, après avoir rendu hommage à ses vertus et à ses talents, elles plaidaient en sa faveur les circonstances atténuantes elles disaient que s’il s’était jeté à corps perdu dans la contre-révolution, s’il s’était fait l’auxiliaire des ci-devant jésuites Feller et Barruel pour soutenir les aristocrates et les émigrés, il était assurément « plus fou que coupable », et il faisait beaucoup de mal sans s’en douter. Le spectacle de ces dissensions intestines est affligeant, mais du moins il prouve surabondamment que le jansénisme ne saurait être rendu responsable de la Constitution civile du clergé, la plus grande faute que l’Assemblée nationale ait commise.

Les Contre-Nouvelles de Jabineau ne survécurent pas à leur auteur et Guénin de Saint-Marc put continuer à publier les Nouvelles ecclésiastiques ; mais quand il vit la Convention s’attaquer au clergé constitutionnel et le persécuter avec fureur ; quand il vit les défaillances et les lâchetés d’un Gobel, d’un Torné, d’un Gay-Vernon et d’un Robert Lindet, il exprima. lui aussi son indignation et son dégoût, et le numéro du 25 décembre 1793, le dernier qui ait paru chez le libraire Le Clère, est d’une véhémence que Jabineau eût certainement approuvée. Le Nouvelliste y paraphrasait à propos de Manuel, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, le célèbre traité de Lactance sur la mort des persécuteurs, et, pour faire connaître les crimes de Manuel et de Pétion, il donnait sur la profanation des églises, sur leur fermeture et sur le culte de la Raison des détails d’une grande précision qui rendent ce numéro des Nouvelles ecclésiastiques bien précieux pour l’histoire. La Terreur ne lui aurait pas permis de récidiver ; il disparut donc de la scène politique ; et les Nouvelles ecclésiastiques de 1794 parurent après un intervalle de temps assez long. Elles