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1679. Voici textuellement la lettre que je reçus en réponse à la mienne :

« L’évêque nommé de Beauvais, bien sensible aux aimables félicitations de M. G., le prie d’agréer tous ses remerciements. Il est confus de monter sur un siège qui fut refusé à Bossuet. Il n’a pas tenu aux Révérends Pères qu’il n’en fût autrement. Sans doute les saintes âmes de Port-Royal ont voulu montrer au successeur de Buzenval qu’il perdit autrefois son temps à défendre la célèbre Compagnie, même aux dépens de la vérité, comme le lui démontra un érudit professeur de la Faculté des Lettres de Paris[1]. »

Promu à l’archevêché de Rouen, Mgr Fuzet vint me voir, et je lui rendis visite à l’hôtel Voltaire. Une seule fois au cours de ces dernières années il fut question entre nous du livre contre les jansénistes, et voici dans quelles conditions. Éditeur de l’histoire de Port-Royal par Racine, j’avais cru devoir joindre à cette édition un essai de bibliographie port-royaliste aussi complet que possible. Il présentait pourtant une lacune l’ouvrage de l’abbé Fuzet n’y était pas mentionné, parce qu’il aurait fallu le juger, et que j’avais promis à son auteur de n’en parler jamais. Informé de ce procédé, l’archevêque de Rouen me remercia avec effusion, et c’est par respect pour sa mémoire que je crois devoir entrer aujourd’hui dans ces détails. Le livre incriminé subsiste, et il peut faire encore beaucoup de mal ; il est bon de faire savoir qu’il a été désavoué et condamné formellement par son auteur, qui s’est grandement honoré en reconnaissant la faute qu’on lui avait fait commettre dans sa jeunesse.

Le Père Hyacinthe Loyson enfin a, dans son désarroi,

  1. Lettre du 4 décembre 1892.