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Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/290

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cherché à se rattacher à Port-Royal avant d’aborder les Anglicans et les Coptes. Il s’est présenté chez la Sœur Sébastien, supérieure des Sœurs de Sainte-Marthe, mais il a été immédiatement éconduit[1]. Il est allé trouver M. Karsten, président du séminaire d’Amersfoort en Hollande ; mais ce vénérable prêtre, animé du pur esprit de Port-Royal, lui a parlé, comme aurait fait l’évêque d’Aleth, de pénitence publique en expiation de ses scandales, et quand le moine révolté lui a demandé au moins sa bénédiction, M. Karsten s’y est refusé, et il lui a dit ces simples mots, que M. Loyson a travestis depuis : « Je prierai pour vous, c’est tout ce que je peux faire. » Enfin nous nous sommes rencontrés chez un ami commun, et il a fait effort pour me démontrer que Port-Royal et lui étant persécutés pour la même cause, nous devions marcher de concert ; il a vu tout de suite que sur ce terrain-là nous ne parviendrions jamais à nous entendre. Quand il a cédé sa petite chapelle à des prêtres venus de Hollande après la mort de M. Karsten, il a pu se convaincre que les amis de Port-Royal ne le suivraient jamais dans le schisme.

En 1897, je fus amené à rédiger pour la belle Histoire de la Littérature française de M. Petit de Julleville le chapitre intitulé Pascal et les écrivains de Port-Royal. Composé selon les règles de la critique moderne, et écrit avec une grande modération, il eut le privilège d’irriter vivement les Jésuites qui l’attaquèrent dans leurs Études. Ils eurent même la candeur de dire qu’un ouvrage aussi considérable ne serait pas refait d’ici à cinquante ans, et que par conséquent

  1. « Votre mariage, Monsieur ! », lui dit-elle simplement, et il n’insista plus.