les lois d’un tyran. Le peuple a montré du respect et de la pitié pour les ecclésiastiques réfractaires qui ont cherché à l’égarer, et en général les magistrats, qui n’ont point eu de peine à le contenir, se sont contentés de surveiller les énergumènes. »
C’est la même chose dans le Limousin, dont les habitants « ont vu des injustices où d’autres ne voyaient que des actes de la liberté ; » et pourtant ces bons paysans s’indignent un peu d’avoir payé si longtemps la dîme qu’ils croyaient de droit divin, et ils ne voient dans la Constitution nouvelle qu’un dégrèvement d’impôts.
À Rodez, au dire du capucin Chabot, le despotisme des nouvelles municipalités, liguées avec les prêtres et les nobles, pèse uniquement sur les « patriotes. »
À Carcassonnc, les paysans et les municipaux sont très modérés, « même à l’égard de ceux qui se faisaient un système de troubler le repos public. Bien peu ont été insultés, et encore ç’a été parmi les plus acharnés et les plus imprudents. »
Même sagesse dans le département du Lot-et-Garonne, alors que le Lot était troublé par des émeutes.
Dans le Gers, le paysan, qui ne s’est pas laissé séduire par les agitateurs, est pourtant déterminé à ne plus se laisser dominer, comme par le passé. Il a quelque peine à croire que les prêtres ne sont pas des dieux, et que la noblesse n’est pas une espèce d’homme à part.
A Mont-de-Marsan, la suppression de la dîme et des droits féodaux fait chérir la Révolution, « au point qu’on ne pourrait peut-être plus rappeler l’ancien régime sans verser des torrents de sang. » Tout irait bien si les paysans pouvaient avoir de bons curés.