petite ville, les boutiques à contrevents, les géraniums aux fenêtres ; la Route de Mantes, des petits arbres, deux chevaux, un ciel bleu pâle ; une Gelée blanche, des arbres à feuilles jaunies, une maison frileuse, un ciel pâle et froid ; une Futaie, effet d’automne ; l'Inondation, des hommes en barque, abordant une maison au seuil baigné d’eau ; une autre Inondation, une maison au loin, un grand arbre dépouillé trempant dans l’eau au premier plan, tout un ensemble gris envahi de lueurs ternes, une sensation de fleuve élargi, profond de force latente, calme et terrible ; et bien d’autres.
Admirez maintenant que ce soient ces paysages si étudiés, si savants, si sobres, qui aient offusqué le public et déchaîné la critique. Ils ont figuré, en effet, à la première exposition du groupe impressionniste, chez Nadar, boulevard des Capucines, et aux expositions suivantes, où ils ont été accueillis, comme les œuvres de Monet, Renoir, Cézanne, Pissarro, Berthe Morisot, Degas, par des ricanements et des colères. Ils ont été vendus, à l’Hôtel Drouot, sous les huées, et c’est à peine si quelques amateurs courageux ont osé les acquérir à des prix qui variaient entre 50 francs et 300 francs. Aujourd’hui, ils sont en honneur dans les galeries, et