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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/145

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J’ai depuis inventé une composition avec laquelle j’imite à s’y tromper toutes sortes de cailloux, et même des agates transparentes ; cette invention m’a fait deviner l’artifice de la boîte de M. de Saint-Germain.

Pour finir tout ce qui a rapport à cet homme singulier, je dois dire que quinze ou seize ans après, en passant à Sienne, en Italie, j’appris qu’il habitoit cette ville, et qu’on n’y croyoit pas qu’il eût plus de cinquante ans. Seize ou dix-sept ans après, étant dans le Holstein, j’appris de M. le prince de Hesse, beau-frère du roi de Danemarck, et beau-père du prince royal (aujourd’hui sur le trône), que M. de Saint-Germain étoit mort chez ce prince, six mois avant mon arrivée dans ce pays. Le prince eut la bonté de répondre à toutes mes questions sur ce fameux personnage ; il me dit qu’il n’avoit l’air ni vieux ni cassé à l’époque de sa mort, mais qu’il paroissoit consumé par une insurmontable tristesse. Le prince lui avoit donné un logement dans son palais, et faisoit avec lui des expériences de chimie. M. de Saint-Germain étoit arrivé dans le Holstein, non avec l’apparence de la misère, mais sans suite et sans éclat. Il avoit