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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/175

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ces deux figures. Au reste Sainte-Foix, quoique un peu ferrailleur, étoit au fond un bon homme, et d’une parfaite probité. Quelques artistes venoient aussi chez ma mère : Latour le peintre, qui parloit bien de son art ; Honavre, le plus célèbre claveciniste de ce temps, qui me donna quelques leçons de clavecin. Il faisoit seul alors une difficulté qui me charma. C’étoit une cadence avec une basse faite de la même main ; je la transportai sur-le-champ sur la harpe, en lui conservant le nom de cadence de Honavre ; elle étonna d’autant plus, que personne n’en pouvoit bien faire de simples sur cet instrument. Casimir en a inventé une bien plus miraculeuse et que lui seul peut faire : c’est de faire de la même main avec la cadence, des trils simples et doubles avec le troisième, le quatrième et le petit doigt, et avec une perfection incroyable, et de même de la main gauche. Casimir, qui a recréé la harpe, fait beaucoup d’autres choses impossibles aussi sur le piano ; et il exécute sur la harpe, sans rien y changer, les plus grandes difficultés du piano. Nous voyions encore alors Philidor le compositeur et fameux joueur d’échecs ; Gaviniés, le violon[1]

  1. Pierre Gaviniés, violon célèbre, né à Bordeaux, en