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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/176

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le plus célèbre à cette époque ; et Barthelmont, excellent violon aussi, qui venoit m’accompagner tous les jours, ce qui acheva de me perfectionner. Il venoit gratuitement et avec un zéle et un attachement que je n’ai jamais oubliés. Il fit fortune peu d’années après. Il passa en Angleterre, et devint premier violon de la reine ; il avoit autant de vertus que de talens. L’année d’ensuite, j’entendis avec admiration le fameux Pugnani, dont l’un des grands titres de gloire est d’avoir été le maître de Viotti, artiste fait pour servir à jamais de modèle à ceux qui se consacrent aux arts, par son prodigieux talent, la culture de son esprit, ses mœurs, sa conduite noble et pure dans tous les temps, et les qualités de son cœur. Au milieu de tout cela, je faisois continuellement de la musique outre la harpe, dont je jouois six ou sept heures par jour, je jouois du clavecin, de la guitare, de la mandoline, du pardessus de [1]

  1. 1726, mort à Paris en 1800. Son art étoit si parfait qu’il arrachoit des larmes dans les variations d’une romance que tout Paris voulut entendre. Il a composé un opéra, des sonates, des concertos et des caprices, auxquels il a donné le nom des Vingt-quatre Matinées.
    (Note de l’éditeur.)