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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/184

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ches si pures n’avoient proféré que les louanges de l’Éternel, ou des paroles de paix et de charité ; que leurs oreilles n’avoient jamais rien entendu de scandaleux, et que leurs mains sages et ingénieuses, comme celles de la femme forte, n’avoient travaillé que pour les infirmes et les indigens.

La mère Véronique, attaquée de la poitrine, étoit condamnée par le médecin à n’avoir pas trois mois à vivre. Ma mère avoit deux grands flacons de sirop de calebasse, que mon père avait rapportés de Saint-Domingue ; j’en obtins un pour la mère Véronique, et à la grande surprise du médecin et de toutes les religieuses, je la guéris radicalement en moins de deux mois[1].

Je n’ai point parlé jusqu’ici d’un ancien ami de mon père, parce que je voulois rapporter à la fois tout ce qui le concerne. C’étoit le baron d’Andlau ; il venoit nous voir très-souvent au

  1. Il faut que ce sirop soit fait sur les lieux avec la plus grande attention : si les calebasses sont trop mûres ou qu’elles ne le soient pas assez, le sirop ne vaut rien. Si elles sont parfaitement mûres, ce sirop est admirable. Mon père l’avoit fait faire sous ses yeux à St. -Domingue.
    (Note de l’éditeur.)