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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/193

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M. de Genlis, âgé de vingt-sept ans, n’ayant ni père ni mère, pouvoit disposer de lui-même ; mais il avoit une trop bonne raison de redouter une opposition à son mariage. M. le marquis de Puisieux, chef de sa famille, dès les premiers jours de son arrivée en France, lui avoit parlé d’un mariage avec une jeune personne, orpheline, possédant actuellement quarante mille livres de rentes ; elle s’appeloit made-

    ignore également que j’ai été reçue chanoinesse à six ans au chapitre noble d’Alix près de Lyon (c’étoient les comtes de Lyon qui examinoient nos preuves) ; je m’appelois madame la comtesse de Lancy, du nom de la ville de Bourbon-Lancy dont mon père étoit seigneur, et qui est située près du château de St.-Aubin : les chanoinesses d’Alix prenoient le titre de comtesses. Le fameux M. Pellegrini, qui fut mon maître de chant, me dédia, sous ce nom et avec ces titres, une œuvre de sa composition d’ariettes italiennes qui eut dans le temps une grande vogue ; j’avois alors treize ans. Dans une de ces biographies on prétend que M. de Genlis m’épousa à cause de ma grande réputation littéraire : je n’avois assurément à cet âge aucune réputation de ce genre. On y dit aussi, comme une chose reconnue, que feue madame de Montesson étoit tante de mon mari, et il est connu de tout le monde qu’elle étoit sœur de ma mère. Ces citations suffiront pour faire juger de la véracité du reste des articles.

    (Note de l’auteur.)