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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/195

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Genlis, cadet de Picardie, n’avoit que douze mille livres de rentes, et, pour toute espérance, sa part dans la succession de madame la marquise de Dromesnil, sa grand’mère, qui avoit environ quarante mille livres de rentes. Elle habitoit Reims, et elle avoit quatre-vingts ans. M. de Genlis avoit servi dans la marine avec le plus grand éclat de valeur et d’intelligence. À un fameux combat sur mer, commandé par M. d’Aché, de vingt-deux officiers il ne resta que M. de Genlis, mais couvert de blessures, dont une à la cuisse qu’il garda ouverte pendant cinq ans : il la fit fermer en se mariant, sans prendre aucune précaution d’ailleurs, ce qui causa, par la suite, un affreux dérangement dans sa santé. Pour ce combat, dont je viens de parler, M. de Genlis eut la croix de Saint-Louis à vingt-un ans moins trois mois, grâce extraordinaire dont je n’ai vu qu’un seul exemple après celui-ci. M. de Bullion, pour une belle action à la guerre, l’eut aussi, mais un peu moins jeune ; il avoit vingt-quatre ans. M. de Genlis resta long-temps aux Indes ; il y commanda un régiment pendant cinq ans, et se trouva au siège de Pondichéry ; il s’y conduisit avec la brillante valeur