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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/206

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le comte de Rochefort, et elle étoit aimée ; elle fut très-malheureuse pendant les deux premières années de sa profession, ensuite elle s’accoutuma parfaitement à son sort ; elle avoit trente ans quand j’arrivai à Origny, et elle étoit une excellente religieuse. Elle avoit un visage agréable, une physionomie intéressante, des mains charmantes, et une très-belle taille. Elle me parla beaucoup de sa sœur, madame de Balincour, qu’elle aimoit tendrement, et qui tous les ans lui envoyoit ces petits présens qui charmoient les religieuses, du sucre, du café, de la laine et de la soie pour broder. Madame de Rochefort, de son côté, lui envoyoit toutes sortes de petits ouvrages faits avec ce soin et cette perfection dont les religieuses sembloient seules avoir le secret. Madame de Rochefort me fit promettre que, lorsque j’irois à Paris, j’engagerois madame de Balincour à demander pour elle à l’archevêque de Reims la permission d’aller passer pour sa santé trois ou quatre mois dans sa famille, c’est-à-dire chez cette sœur chérie : permission qu’on ne refusoit point à des personnes de l’âge et de la considération de madame de Balincour, et pour des religieuses qui avoient