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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/207

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passé la première jeunesse. J’intéressai tellement par la suite monsieur et madame de Balincour en faveur de madame de Rochefort, qu’ils la firent venir. Elle passa quatre mois à Balincour, les trois premiers s’écoulèrent dans la paix et dans le bonheur ; mais M. de Balincour la mena chez une jeune paysanne nommée Nicole, qu’il avoit mariée quatre ans auparavant. Le tableau champêtre d’une union et d’une félicité parfaite, Nicole au milieu de son heureuse famille, Nicole entourée de ses trois petits enfans, de son jeune mari, de son père et de sa mère, rappela à l’infortunée religieuse ses premières amours et un bonheur perdu pour elle sans retour ; … et tandis que tout le monde contemploit avec plaisir cette scène intéressante, elle se trouva mal… Blessée d’un trait mortel, elle tomba promptement dans une consomption mortelle ; elle ne retourna point dans son couvent ; son père, qui sans doute pour sa punition vivoit encore, vint la prendre mourante et l’emmena en Auvergne, dans une terre où peu de temps après elle expira dans ses bras !… C’est cette histoire rapportée ici avec la plus scrupuleuse fidélité, dont je fis peu d’années après le premier roman