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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/258

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En arrivant à Genlis, des lettres de Paris nous apprirent que mon beau-frère étoit retombé dangereusement malade. M. de Genlis partit sur-le-champ pour Paris. Il m’avoit promis de m’écrire, deux postes arrivèrent sans m’apporter de nouvelles ; alors je dis à M. Blanchard que j’étois fort inquiète, et que je voulois absolument aller à Paris. On avoit emmené toutes les voitures, il ne restoit qu’une petite voiture de chasse très-fragile, en mauvais état, et dont on avoit besoin au château. Je promis de ne la prendre que pour aller jusqu’à Noyon (à quatre lieues de Genlis), je dis que je me flattois de trouver dans cette ville une voiture à louer. M. Blanchard me donna dix louis pour mon voyage, et je partis sur-le-champ avec mademoiselle Victoire, et un domestique à cheval. Au vrai, j’avois beaucoup moins d’inquiétude que de désir de faire une course à Paris. Au fond de l’âme, je ne croyois pas trouver de voiture à Noyon, mais j’étois décidée à partir de là à franc étrier pour me rendre à Paris, et, en conséquence, je mis un habit de cheval, avec ma jupe d’amazone, que je me promis de quitter en sortant de Noyon. Arrivée à Noyon à quatre heures après midi,