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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/261

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fit quelques agaceries à une servante, qui lui répondit brusquement : Vous êtes trop laid. Mademoiselle Victoire avoit cependant une assez belle figure, mais le mouchoir de soie s’étoit déteint sur son visage, et l’avoit rendu de couleur écarlate, ce qui lui donnoit un aspect effrayant.

M. de Genlis fut étrangement surpris de me voir arriver ; son frère étoit hors de danger, mais avoit besoin de ses soins, et il fut décidé que nous resterions six semaines à Paris. Je vis ma mère, madame de Montesson, madame de Boulainvilliers, cousine de M. de Genlis, madame la marquise de Saint-Chamans, sœur de madame de Sailly. J’allai à un bal paré que donna l’ambassadeur d’Espagne. Mais madame de Puisieux et sa fille, madame la maréchale d’Estrée, toujours brouillées avec M. de Genlis, persistèrent à ne pas nous recevoir. Au bout de cinq semaines, mon beau-frère fut rétabli, il commença à négocier son mariage avec mademoiselle de Vilmeur, riche orpheline et nièce du chevalier de Courten, un Suisse dont elle étoit héritière. Nous allions de temps en temps souper chez ma tante de Sercey, qui demeuroit toujours au cul-de-sac de Rohan.