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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/264

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madame la princesse de Bentinck, monsieur et madame de Noailles, le duc d’Harcourt, et beaucoup d’autres. Mes amis, monsieur et madame de Balincour et madame de Sailly, n’y étoient pas, ni M. de Souvré ; je les regrettai bien. Je fus traitée avec beaucoup de politesse, mais froidement par toutes les dames ; je gardai un profond silence. On s’occupa à l’excès de ma belle-sœur ; on vanta sa beauté, madame de Puisieux et la maréchale la caressèrent excessivement. Je crus m’apercevoir qu’on y mettoit un peu d’affectation ; cette idée m’ôta ma timidité. Toutes les fois qu’on a eu le dessein de me piquer, je ne sais quelle fierté m’a constamment mise au-dessus de l’offense qu’on vouloit me faire, en me donnant une indifférence parfaite. Il arriva à cette noce un incident dont on a beaucoup parlé, et sur lequel on a inventé une anecdote tout-à-fait fausse, que j’ai lue imprimée dans mille recueils. Le comte d’Hérouville étoit parent du chevalier de Courten et son ami ; il avoit reçu un billet d’invitation, mais pour lui seul. Il étoit marié depuis dix ans à la fameuse Lolotte, qui se conduisoit très-bien depuis son mariage, mais qu’aucune femme ne voyoit. Elle avoit trente--