Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

belle !… » Tous les hommes firent son éloge, chacun avoit envie de la venger. On conta le lendemain dans tout Paris qu’un moment après l’arrivée de madame d’Hérouville, la petite chienne, appelée Lolotte, de madame de Puisieux, étant entrée dans le salon, madame de Puisieux lui avoit dit à haute voix : Allez-vous-en, Lolotte, vous n’êtes pas faite pour être en bonne compagnie. Cela est absolument faux, madame de Puisieux n’avoit point amené sa chienne, et rien de semblable n’a été dit.

Toute la compagnie resta jusqu’à onze heures du soir. Mais les nouveaux mariés, M. de Genlis et moi, nous passâmes six jours dans cette maison. Ce temps me suffit pour prendre une grande amitié pour ma belle-sœur. Elle étoit belle, et sa figure eût été charmante, sans un rire désagréable qui ne montroit pas de belles dents, et qui laissoit voir deux doigts de gencives toujours gonflées ; mais quand elle ne rioit pas, son visage étoit beau et très-agréable ; aussi M. de Villepaton disoit d’elle : Que sérieusement parlant elle étoit très-jolie. Elle avoit reçu une éducation fort négligée, cependant elle n’étoit jamais oisive, elle aimoit