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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/296

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pour recevoir ses embrassemens, je me mis à genoux ; je me trouvois alors à sa hauteur ; elle m’embrassa à plusieurs reprises ; ensuite, se tournant du côté de M. de Genlis : « Mon petit-fils, dit-elle, vous avez bien fait ; elle est charmante. » Je me sentis tout de suite à mon aise avec elle. Je m’assis auprès d’elle ; je tenois ses petites mains dans les miennes, et je la caressois avec le charme qu’on éprouve à caresser un enfant, et avec la vénération qu’inspire naturellement un tel âge. Après le dîner je fis déballer ma harpe, et j’en jouai tant qu’elle voulut. Elle avoit reçu l’année précédente, sur la fin du printemps, ses deux petites-filles, mesdames de Belzunce et de Noailles, filles du marquis de Dromenil, frère de la feue marquise de Genlis, ma belle-mère : elle me dit que je lui plaisois beaucoup plus que ces dames ; cependant madame de Belzunce, morte peu de temps après de la poitrine, étoit jolie comme un ange, et charmante par ses manières, sa douceur et son caractère. Le soir madame de Droménil me fit le présent qu’elle avoit fait à ses deux petites-filles ; elle me donna dans une belle bourse cent louis, que je reçus avec plaisir pour les