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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/33

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MÉMOIRES
DE MADAME LA COMTESSE
DE GENLIS.

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Presque tous mes contemporains ont laissé des mémoires contenant l’histoire de leur vie entière, ou du moins celle d’une longue suite d’années. J’ai lu tous ces mémoires, ils parlent du temps où j’ai vécu, des choses qui se sont passées sous mes yeux, et dont j’avois moi-même recueilli les détails dans un journal particulier auquel j’ai travaillé, sans interruption, tous les soirs pendant les quinze ans que j’ai passés de suite dans le plus grand monde[1]. Il est vrai

  1. J’avois, en quittant la France, confié mes journaux à ma fille, qui, ayant été mise en prison, n’a pu veiller à leur conservation. Ces manuscrits, qui étoient tous de mon écriture, ont été perdus avec beaucoup d’autres que je ne pus emporter mais ce qu’ils contiennent est parfaitement gravé dans ma mémoire ; car, outre que je les ai