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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/359

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vois peu compter sur son amitié. Je ne lui montrai pas tout mon chagrin à cet égard, cependant je me plaignis, elle me donna de très-mauvaises raisons, j’eus l’air de m’en contenter. On joua Mariane, ma tante fit le rôle de l’héroïne. Cette représentation n’eut pas à beaucoup près le succès de la lecture, on n’en donna qu’une seule représentation.

Pour la première fois je suivois à cheval la chasse du cerf dans ce voyage. Je n’avois chassé à Genlis que le sanglier, la chasse du cerf me parut charmante, et surtout, je crois, parce qu’on y admiroit beaucoup la manière dont je montois à cheval. M. de Genlis et moi nous allâmes de Villers-Cotterets à Sillery, où j’allois pour la première fois[1]. Madame de Puisieux, toujours froide pour moi, me reçut honnêtement, mais avec une sorte de sécheresse qui

  1. La terre de Sillery en Champagne, si renommée pour l’excellence de ses vignobles, avoit été érigée en marquisat par Henri IV, en faveur de Nicolas Bruslard, chancelier de France et de Navarre. Le marquis de Puisieux en étoit devenu le chef, et MM. de Genlis formoient la branche puînée de cette illustre maison, dont madame la comtesse de Valence est le dernier rejeton et l’héritière.
    (Note de l’éditeur.)