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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/366

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uniquement pour y voir madame de Droménil. Nous allâmes aussi dîner deux ou trois fois à Louvois chez M. le marquis de Souvré, frère de madame de Puisieux. Un jour, une personne de Reims amena un jeune musicien qui jouoit du tympanon d’une manière surprenante ; madame de Puisieux regretta que je n’en susse pas jouer. Je recueillis cette parole ; et le soir même je convins, en secret, avec le musicien, qu’il viendroit tous les jours à six heures et demie du matin, me donner une leçon ; je pris régulièrement ces leçons dans le garde-meuble, au haut de la maison, pendant quinze jours, et en outre en revenant de la promenade du matin, j’allois toute seule jouer du tympanon au moins trois heures, et au bout de trois semaines je jouois aussi bien que mon maître deux airs, le menuet d’Exaudet, et la Furstemberg, avec plusieurs variations. M. de Genlis, dans ma confidence, m’avoit fait faire un joli petit habit à l’Alsacienne, en écarlate et juste à la taille. Je le mis un matin, en faisant tresser mes longs cheveux sans poudre autour de ma tête comme les Strasbourgeoises ; je mis par-dessus cette coiffure, pour la cacher, ce qu’on appeloit alors