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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/369

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personne pourroit être, même avec l’éducation la plus négligée.

Madame de Puisieux m’aimoit véritablement à la folie, et par cette raison même elle ne me gâtoit pas. J’étois la seule personne qu’elle reprit, et cela arrivoit continuellement ; ma vivacité, dégénérant souvent en étouderie, me faisoit manquer sans cesse à mille petites choses, et sur-le-champ madame de Puisieux m’en reprenoit, et tout haut et devant tout le monde. Je n’ai jamais eu d’effort à faire sur moi-même pour bien recevoir ces petites leçons, j’en sentois l’utilité, j’en étois reconnoissante ; elles donnoient, à mes yeux, à madame de Puisieux un air, véritablement maternel qui me la rendoit plus chère aussi je lui disois que je la priois de me laisser quelques petits défauts, parce que si elle parvenoit à me rendre parfaite, et qu’elle n’eût plus rien à me dire, je croyois que je sentirois moins combien je l’aimois, et combien je devois l’aimer.

La fête de M. de Puisieux approchoit, et je résolus de la célébrer. Je fis une espèce de pièce, dans laquelle je fis jouer tous les valets de chambre de M. de Puisieux. J’y repré-