Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reuse que lorsqu’elle est aimable, c’est-à-dire, docile, modeste, attentive, et que le véritable rôle d’une jeune personne est de plaire dans sa famille, et d’y porter la gaieté, l’amusement et la joie. Lorsque dans l’âge le plus brillant de la vie, on y porte l’ennui, on a toujours tort. Examinez bien toutes les jeunes personnes insipides et ennuyeuses, vous les trouverez indolentes, oisives, et surtout égoïstes, ne pensant qu’à elles, et ne s’occupant jamais des autres. Ces personnes, dépourvues de toutes les grâces de la jeunesse, n’en ont par conséquent ni la douceur, ni la modestie ; elles ont une vanité puérile et passive qui leur rend insupportables les salutaires conseils de l’expérience qu’elles prennent toujours pour des réprimandes ; elles sont nulles dans la société, parce qu’on ne peut ni leur être utile, ni attendre d’elles la moindre attention agréable. Ma belle-sœur n’avoit point de talens, son esprit n’avoit rien de brillant ; et cependant, comme je l’ai déjà dit, elle n’étoit nullement insipide, elle aimoit le travail, on ne la voyoit jamais oisive, elle étoit obligeante, et prenoit toujours part à la gaieté et aux plaisirs des autres, et voilà ce que toute jeune