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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/372

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ami intime le duc de Durfort Civrac, auquel il avoit fait avoir l’ambassade de Vienne. Le duc, après avoir passé huit ans à Vienne, revenoit en France ; M. de Puisieux savoit seulement par sa dernière lettre qu’il étoit en route, et qu’avant de se rendre à Paris il passeroit par Sillery, mais il ne l’attendoit que sous cinq ou six jours. Il arriva donc, comme je l’ai dit, la veille de la fête, à neuf heures du matin M. de Puisieux étoit allé à deux à trois lieues, chez un de ses voisins ; madame de Puisieux n’étoit pas encore éveillée ; je venois de me lever. Aussitôt je cours avec M. de Genlis au-devant du duc de Civrac, qui descendoit de voiture ; nous nous emparons de lui quoique nous ne l’eussions jamais vu, mais nous eûmes bientôt fait connoissance : nous lui expliquons à la hâte notre projet ; il fut convenu qu’il resteroit caché dans la chambre de M. de Genlis, qui étoit au-dessus de la mienne, et qu’il ne paroîtroit que le lendemain sur le théâtre pour offrir un bouquet à son ami. Nous donnâmes le mot à toute la maison ; tous les domestiques furent d’une discrétion parfaite ; madame de Puisieux ne fut point mise dans la confidence, et jamais