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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/385

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quoit hautement dans la société, et on le voit dans plusieurs lettres qui nous restent de lui. Je passai cet hiver dans une assez grande dissipation. J’allois très-peu aux spectacles, et je n’allai que deux fois au bal de l’Opéra ; mais les bals particuliers, les dîners chez madame de Puisieux, chez ma tante, les soupers priés, les visites, me prenoient beaucoup de temps. J’avois tous les samedis un souper chez la comtesse de Custine, où nous passions des soirées charmantes : c’étoient des soupers de femmes ; tous nos maris alloient régulièrement ce jour-là coucher à Versailles pour chasser le lendemain avec le roi. Nous nous rassemblions à huit heures, et nous causions jusqu’à une heure du matin avec une gaieté qui se soutint toujours. Nous étions six : mesdames de Custine et de Louvois, toutes deux charmantes dans des genres différens ; madame d’Harville, également agréable par sa figure, son esprit et son caractère ; madame la comtesse de Vaubecourt, jolie comme un ange et très-amusante par des saillies qui ressembloient à la naïveté, quoiqu’elle ne fut rien moins qu’ingénue : elle étoit cousine de madame de Custine. On ne parloit point en-