Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette dernière, qui avoit la plus intéressante figure, et le plus noble et le plus doux maintien que j’aie jamais vu ; elle étoit d’une extrême timidité, sans être insipide ; d’une obligeance, d’une bonté toujours soutenues, sans aucune fadeur ; il y avoit en elle un mélange original et piquant de finesse et de naïveté. La maréchale, comme je l’ai déjà dit, étoit l’oracle du bon ton. Ses décisions sur la manière d’être dans le grand monde étoient sans appel. Elle avoit fait à cet égard des réflexions très-fines et très-spirituelles, mais que souvent elle généralisoit fort mal à propos. En voici un trait comique : Un matin (c’étoit un dimanche), nous attendions pour la messe M. le prince de Conti ; nous étions dans le salon assises autour d’une table ronde sur laquelle nous avions posé tous nos livres d’heures,

    lèbre à la cour sous le nom de duc de Lauzun, et dans les armées sous celui de Biron. Ce mariage ne fut point heureux. On sait que l’imagination chevaleresque de M. de Lauzun l’engagea plus d’une fois à s’éloigner pour long-temps d’une femme aussi vertueuse que charmante, afin de poursuivre jusqu’aux extrémités de l’Écosse et au fond de la Pologne des étrangères célèbres par leur beauté.

    (Note de l’éditeur.)