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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/424

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chambre, et toujours pour me parler de la vérité de la religion apostolique et romaine, dont il me récapituloit toutes les preuves. Il finit par m’excéder, et cela dura plus de quinze jours. C’étoit un tour de M. de Balincour, qui lui avoit fait croire que j’étois luthérienne (mais que je m’en cachois), et qui l’avoit chargé de ma conversion. M. de Genlis étoit à son régiment ; en arrivant à Paris, je trouvai un billet de ma tante, qui m’apprenoit qu’elle étoit malade et dans son lit ; je l’avois laissée à l’Île-Adam, devant retourner deux jours après à Paris, où elle alla en effet passer huit jours ; ensuite elle partit pour Villers-Cotterets, elle y resta cinq semaines et elle revint avec M. le duc d’Orléans à l’Île-Adam. Elle y retrouva le comte de Guines, et les scènes que j’ai contées recommencèrent. J’imaginai que la maladie de madame de Montesson étoit sentimentale, je ne m’en inquiétai pas beaucoup. Le lendemain matin j’allai chez elle, je la trouvai seule et dans son lit ; elle me dit sur-le-champ, en mettant la main sur son cœur, que son mal étoit là, et qu’elle en mourroit ; je lui dis quelques lieux communs de consolation. Alors elle me montra une lettre