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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/47

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Ce n’est plus cette voix tonnante,
Ce ne sont plus ces grands éclats,
C’est un gentilhomme qui chante
Et qui ne se fatigue pas[1].

Nous allâmes passer une partie de l’été dans une charmante maison à Étioles, chez M. Le Normand, fermier général des postes,

  1. De Chassé (Claude-Louis-Dominique) débuta au théâtre au mois d’août 1721. Il se retira en 1757, avec la réputation du plus grand acteur et de la meilleure basse-taille qui eût paru à l’Opéra, et celle d’un très-honnête homme. On ne croit pas qu’il ait été anobli par Louis XV, car il est prouvé qu’avant d’entrer au théâtre,
    il prenoit les titres d’écuyer et de seigneur du Ponceau.


    Tout donne à penser qu’il reprit les mêmes qualifications nobiliaires à l’époque où Louis XV avoit reconnu, dans un nouveau règlement, les privilèges accordés par Louis XIV à l’académie royale de musique, en vertu desquels privilèges on pouvoit entrer au grand Opéra
    sans déroger. De Chassé mourut à Paris, en 1786, âgé de quatre-vingt-huit ans.

    L’épigramme rapportée par madame de Genlis, prouve qu’en 1752, on faisoit grand cas des voix tonnantes et que les sons éclatans plaisoient beaucoup. L’Opéra est resté fidèle à cette tradition : mais le goût des spectateurs est bien changé ; les chanteurs qu’ils préfèrent ne sont pas ceux dont la voix est la plus grosse et qui font le plus de bruit.

    (Note de l’éditeur.)