niers jours d’octobre ; nous nous arrêtâmes à Braisne, chez madame d’Egmont, où nous passâmes deux ou trois jours.
Pendant mon séjour à Sillery, j’avois reçu plusieurs lettres fort tendres de M. le duc d’Orléans. Ma tante étoit de retour de Barège ; les eaux l’avoient guérie de sa passion malheureuse pour le duc de Guînes. Elle ne me disoit pas cela, mais elle me mandoit que la solitude lui avoit rendu la paix de l’âme, ce qui signifioit pour moi que rien ne s’opposoit plus à son union avec M. le duc d’Orléans. En arrivant à Paris, je volai chez ma tante, qui me parla avec autant de confiance que son caractère lui permettoit d’en avoir, car toujours quelque artifice et quelques déguisemens se mêloient à ses confidences. M. le duc d’Orléans lui offroit de l’épouser secrètement ; ma tante lui montra une délicatesse qu’elle me donna pour telle à moi-même, et dont je fus la dupe quelque temps, mais qui n’étoit au fond qu’une combinaison et un calcul d’ambition. Elle déclara avec emphase à M. le duc d’Orléans qu’elle ne l’épouseroit qu’avec le consentement du prince son fils, le duc de Chartres. Ma tante annonça cette résolution