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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/132

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qui le forme ; je n’aime pas l’ambition qui l’a dirigée, mais je ne trouve de réellement blâmable dans toute cette aventure que les artifices sans nombre qu’elle a employés.

Monsieur le dauphin (depuis l’infortuné Louis XVI) venoit de se marier[1] ; on parloit du mariage de Monsieur, et M. de Puisieux demanda au roi pour moi la promesse d’une place de dame, auprès de la future Madame. Le roi le promit, le maréchal d’Étrée en remercia publiquement le roi, et j’en reçus les complimens. Madame de Montesson prit ce prétexte pour se faire présenter à la cour, où elle n’avoit jamais été, quoique sa naissance lui en donnât le droit ; mais M. de Montesson ne l’avoit pas voulu. Ma tante dit que puisque j’étois destinée par la place qui m’étoit promise à passer la plus grande partie de ma vie à Versailles, elle vouloit aller à la cour pour me voir plus souvent. Ceci fut fait dans les premiers jours de novembre au moment de mon arrivée à Paris, et avant tout ce que je viens de conter. J’allai à la présentation de ma tante, et je m’amusai

  1. En 1770, le 16 mai.