Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rien vu d’aussi scandaleux, pas même madame de Pompadour ; il étoit sans doute bien étrange de voir à la cour madame la marquise de Pompadour, tandis que son mari, M. Le Normant d’Étioles, étoit fermier général ; mais il étoit encore plus odieux de voir présenter avec pompe à toute la famille royale une fille publique. Ces indécences inouïes et tant d’autres ont cruellement dégradé en France la royauté, et contribué par conséquent à la révolution[1].

  1. M. Picard, dans un roman dont tout le plan consiste à peindre un homme de la cour toujours vil dans toutes les circonstances de la vie, et un roturier toujours sublime, présente un grand seigneur voulant donner sa sœur pour maîtresse au roi. M. Auger, faisant l’extrait de ce roman, dit que ce grand seigneur pouvoit faire mieux, donner sa femme, et qu’il n’est pas assez aguerri pour un homme de cour. (Journal de l’Empire, 8 décembre 1813.)

    Quel mari a-t-on vu à la cour capable d’une telle infamie ? Ce ne fut pas M. de Châteaubriand sous le règne de François 1er, ni sous celui de Henri IV le prince de Condé, ni sous celui de Louis XIV M. de Montespan, et sous Louis XV M. de Périgord, dont la femme, belle comme un ange, s’enfuit, d’accord avec son mari, dans une terre à deux cents lieues de Paris, où elle resta cinq ans pour se soustraire à la passion de Louis XV. Enfin, on sait avec quelle énergie le marquis Flavacour