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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/306

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Dans ce même temps J.-J. Rousseau, qui profitoit de la permission que j’avois obtenue pour lui, partageoit ses journées entre le Jardin des Plantes et Monceaux ; il me fit faire encore beaucoup d’avances par mademoiselle Thouin, qui me répéta qu’il conservoit un désir passionné de me revoir ; quoiqu’au fond de l’âme je l’aimasse toujours, je fus inflexible dans mes refus.

Mes diverses occupations me consoloient des méchancetés que j’éprouvois sans cesse au Palais-Royal ; cependant, malgré la haine qu’on avoit pour moi, on venoit sans cesse me prier de demander au prince et à la princesse les choses qu’on désiroit. J’avoue que rien ne m’a plus flatté dans ma vie que cette étonnante confiance dans la générosité de mon caractère, et je n’ai jamais cessé un moment de prouver que je la méritois. Cette conduite est sublime quand la religion la donne ; quand c’est la vanité, elle est toujours noble ; mais elle seroit absurde si elle étoit le fruit d’un calcul

    siéger dans le sénat académique. Cet homme, qui a loué tant de gens, et fait tant de madrigaux, avoit un nombre infini de détracteurs. Dorat, né en 1734, est mort en 1780.

    (Note de l’éditeur.)