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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/305

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existoit aujourd’hui, il seroit de l’Académie, et il auroit un grand nombre d’admirateurs[1]. les bornes prescrites à ce genre, et particulièrement dans ses Épîtres à mademoiselle Fanier, soubrette de la Comédie Françoise. Dans les vers qu’il lui adresse, il substitue toujours le mot coquine à l’expression friponne, employée jusqu’alors par les poètes qui s’adressent à une coquette. Il est bien extraordinaire que Dorat, qui avoit tant de finesse, qu’elle dégénéroit souvent en afféterie, ait pu regarder comme une gentillesse une semblable grossièreté. Quand on manque de naturel, quelque esprit qu’on puisse avoir, il est impossible de se préserver des écarts du mauvais goût.

(Note de l’auteur.)
  1. Rhulières, plus que tout autre, poursuivit Dorat de ses mordantes épigrammes. Voici celle qu’il lui décocha, après avoir lu le poème de l’Inoculation :

    Mais leurJe les ai lus, avec plaisir,
    Mais Ces vers, fruits de vos longues veilles ;
    Mais leur longue cadence est pénible à saisir,
    Pour qui n’est pas doué d’assez longues oreilles.


    La collection des œuvres de Dorat forme 22 volumes in-8o. ; elles se composent de traductions, de lettres, de fables, d’héroïdes, d’odes, d’épîtres, de poëmes bucoliques, didactiques, érotiques, de comédies, de tragédies, et renferment, par conséquent, vingt fois plus de titres qu’il n’en faut aujourd’hui pour être admis à