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Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/57

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    cine, on le conclut sans le sentir ; que dans Voltaire, on ne peut ni le sentir, ni le conclure ; qu’enfin, la manière de Despréaux ressemble à la statue du Gladiateur ; celle de Racine, plus arrondie, à la J^ènus de Médicis ; celle de Voltaire, plus svelte, à l’Apollon du Belvédère. D’Alembert, dans ce même éloge, dit que dans la partie du sentiment, il manquoit à Despréaux une espèce de sens. Car, ajoute l’orateur, si l’imagination y qui est pour le poe’ie comme le sens de la vue, doit lui représenter vivement les objets et les revêtir de ce coloris brillant dont il anime ses tableaux, la sensibilité, espèce d’odorat d’une finesse exquise, va chercher profondément dans la substance de tout ce qui s’offre à elle, ces émotions fugitives, mais délicieuses, dont la douce impression ne se fait sentir qu’aux âmes dignes de l’é*prouver ; c’est-à-dire, que cette espèce d’odorat qui, dans toutes les substances, cherche profondément ce qui s’offre à elle, la sensibilité, ne se fait sentir qu’aux âmes sensibles. Voilà un beau raisonnement, et une définition bien claire et bien éloquente ! On l’a dit souvent, et il est toujours utile de le répéter, on peut trouver dans les ouvrages d’un bon écrivain des pages foibles, d’un style froid et négligé ; on y peut trouver des incor-