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mens. Dans tout ce qui tient à la morale, tous les ménagemens que ne prescrivent pas la bienséance et le devoir, sont des lâchetés. On n’en aura point dans cet article ; on doit juger avec sévérité des ouvrages qui méritent d’être lus ; une critique réfléchie est un hommage ; elle suppose une sorte de méditation qui seule est une marque d’estime, et la critique même ajoute au poids des éloges.

Madame Cotin, en la jugeant d’après ses ouvrages, étoit née avec une âme sensible, élevée, un esprit juste et une raison supérieure. Si rien n’eût combattu ces grandes qualités, si elle en eût suivi la pente naturelle, aucune des taches qui déparent ses romans ne s’y trouveroit ; on sent en la lisant que ses défauts ne peuvent lui appartenir ; le véritable esprit est toujours uni à la raison ; des idées étrangères, des exemples corrupteurs peuvent l’égarer momentanément ; mais il revient sans