Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/249

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effort à la vérité, chaque réflexion l’y ramène, c’est avec ravissement qu’il la découvre, elle le met à l’aise, elle accorde toutes ses pensées, elle lui épargne les vaines subtilités qu’il faut employer pour déguiser les contradictions de l’erreur, elle développe ses facultés, elle perfectionne toutes ses productions.

Madame Cotin composa malheureusement son premier ouvrage à Paris vers la fin du règne de Robespierre, c’est-à-dire, dans un temps où les tyrans avoient proscrit le bon goût ainsi que les bonnes mœurs, dans un temps où tout fut détruit ou métamorphosé. On créa un autre langage, une autre poétique, une autre morale. L’amour même ne fut pas épargné, on en fit un dieu digne d’être adoré sous l’empire de la terreur, un dieu féroce qui n’inspiroit que des emportemens frénétiques, et qui commandoit toujours le meurtre et le suicide ; les écrivains, dans un style